La facturation électronique n’est plus une option, c’est une obligation en marche. À partir de 2026, toutes les entreprises françaises, petites ou grandes, devront progressivement abandonner les factures papier ou PDF classiques pour adopter un système 100 % numérique. Cette réforme ambitieuse, portée par la loi de finances, vise à moderniser les échanges commerciaux tout en luttant efficacement contre la fraude à la TVA.
Mais concrètement, qu’est-ce que la facturation électronique ? Comment cela fonctionne-t-il ? Qui est concerné et à partir de quand ? Cet article vous propose un tour d’horizon complet pour comprendre les enjeux, les modalités et les avantages de ce virage numérique incontournable pour les entreprises françaises.

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Définition de la facturation électronique
La facture électronique est un document commercial créé, transmis et reçu dans un format numérique structuré, conçu pour permettre un traitement automatique sans intervention humaine. Contrairement à une simple facture PDF envoyée par courriel, elle suit des normes techniques précises et répond à des exigences de sécurité et d’intégrité des données.
Elle doit impérativement :
- Être produite dans un format structuré tel que Factur-X, UBL ou CII ;
- Garantir l’authenticité de l’origine, l’intégrité des données et la lisibilité ;
- Être transmise via des plateformes certifiées, comme Chorus Pro ou les plateformes de dématérialisation partenaires (PDP).
Le cadre réglementaire
La facturation électronique s’inscrit dans une volonté commune européenne et nationale de modernisation des échanges commerciaux et de lutte contre la fraude :
- Directive 2014/55/UE : impose la facturation électronique dans les marchés publics (B2G) ;
- Loi de finances 2020 (article 153) : généralise la facturation électronique à toutes les entreprises françaises (B2B) ;
- Loi de finances rectificative 2022 : précise les modalités et le calendrier de mise en œuvre.
Objectif : faciliter la gestion comptable et renforcer le contrôle des transactions pour limiter la fraude à la TVA.
Calendrier de déploiement
La mise en œuvre se fera progressivement selon la taille des entreprises :
| Date | Obligation |
|---|---|
| 1ᵉʳ septembre 2026 | Réception obligatoire pour toutes les entreprises + émission pour les grandes entreprises |
| 1ᵉʳ septembre 2027 | Émission obligatoire pour les ETI |
| 1ᵉʳ septembre 2028 | Émission obligatoire pour les PME et microentreprises |
Entreprises concernées
La réforme concerne toutes les entreprises françaises assujetties à la TVA opérant en B2B. Les entreprises étrangères et les transactions B2C ne sont pas concernées à ce stade.
| Type d’entreprise | Obligation |
|---|---|
| Grandes entreprises | Émission et réception dès septembre 2026 |
| Entreprises de taille intermédiaire (ETI) | Émission dès septembre 2027 |
| PME et microentreprises | Émission dès septembre 2028 |
| Toutes les entreprises | Réception obligatoire dès septembre 2026 |
Fonctionnement de la facturation électronique
La facturation électronique s’appuie sur un échange automatisé et sécurisé de données, structuré selon les normes établies par la direction générale des Finances publiques (DGFiP). Trois formats sont acceptés :
- Factur-X : format hybride combinant un PDF lisible et des données XML intégrées.
- UBL : format XML standard utilisé à l’échelle internationale.
- CII : format structuré, idéal pour un traitement 100 % automatisé.
Les canaux de transmission

Pour garantir un échange conforme et sécurisé, les factures doivent emprunter l’un des canaux suivants :
- Plateformes de Dématérialisation Partenaires (PDP) : opérateurs privés certifiés qui assurent la transmission des factures et des données fiscales.
- Portail Public de Facturation (PPF) : service gratuit de l’État pour l’envoi, la réception et la déclaration des factures.
- Chorus Pro : utilisé dans les marchés publics et intégré au futur système pour certains cas d’usage.
Chaque facture transite obligatoirement par l’un de ces réseaux, selon le choix des entreprises, garantissant ainsi une traçabilité complète.
Bénéfices attendus
La mise en place de la facturation électronique devrait générer plusieurs avantages :
- Réduction des coûts liés à l’impression, l’affranchissement et l’archivage.
- Gain de temps grâce à l’automatisation des traitements.
- Traçabilité accrue des échanges et meilleure sécurité des données.
- Renforcement de la lutte contre la fraude à la TVA grâce à la transmission systématique des données à l’administration.
- Relations commerciales fluidifiées, avec moins de litiges et des délais de traitement réduits.
Enjeux pour les entreprises
Cette transition implique néanmoins des défis importants :
- Adapter les outils comptables aux formats exigés.
- Former les équipes aux nouveaux processus.
- Choisir une plateforme adaptée à leur organisation.
- Respecter les échéances légales, sous peine de sanctions.
- Accompagnement essentiel, surtout pour les TPE et PME encore peu digitalisées.
Se préparer dès maintenant est essentiel pour garantir une mise en conformité dans les délais et sans rupture d’activité.
La facturation électronique marque un tournant décisif dans la modernisation des échanges commerciaux en France. Bien plus qu’une contrainte légale, elle représente une opportunité stratégique pour les entreprises : gain de temps, réduction des coûts, automatisation des processus, lutte contre la fraude, etc.
Avec une mise en œuvre progressive à partir de 2026, toutes les entreprises ont intérêt à anticiper dès aujourd’hui cette transformation. Choisir les bons outils, se former et adapter ses systèmes sont des étapes essentielles pour une transition réussie.